Finale NBA: les Warriors aux portes de la gloire, les Celtics dos au mur
S'ils s'imposent jeudi à Boston, Stephen Curry et ses Warriors raviveront les couleurs de leur dynastie dorée avec un 4e titre de champion NBA en six finales; mais les résilients Celtics, menés 3-2 et dos au mur, ne s'en laisseront pas compter devant leurs bouillants fans.
C'est à partir de 21h00 locales (01h00 GMT, 03h00 françaises) que débutera ce sixième match, le premier décisif d'une série intense et serrée qui a peut-être basculé en faveur de Golden State lundi soir.
Les joueurs de Steve Kerr se sont en effet imposés (104-94), en dépit d'un gros trou d'air de Curry qui, pour la première fois en 133 rencontres de play-offs, n'a pas mis un seul panier à trois points, 72 heures après sa masterclass chez les Celtics où il en avait planté sept (43 pts).
Ses coéquipiers, à l'image d'Andrew Wiggins (26 pts), étincelant homme de l'ombre, ont pris le relais, faisant honneur au slogan de l'équipe, "Strength in Numbers" (la force en nombre), lors de sa première campagne victorieuse en 2015.
Et Boston, pour la première fois dans ces play-offs, a concédé une deuxième défaite de rang, après avoir pointé en tête 2-1, sans avoir pu faire le break lors du match N.4 dans son volcan du TD Garden, que Curry s'est employé à éteindre.
- "Ce sera très difficile" -
Mais l'équipe coachée par Ime Udoka a prouvé qu'elle savait renverser ce type de situation compromise, en demi-finale de conférence Est, aux dépens des Bucks de Giannis Antetokounmpo, battus lors des matches N.6 et N.7. "Nous sommes habitués à jouer dos au mur, c'est comme une seconde nature. C'est un match de plus", a dédramatisé Marcus Smart.
De quoi logiquement inspirer de la méfiance aux Warriors, lesquels se souviennent avoir vécu pire mésaventure encore en 2016. Ils menaient 3-1 en finale face à Cleveland, avant que les Cavaliers, portés par LeBron James, ne remportent les trois matches suivants.
"On est déjà passés par là, oui... A l'époque, on avait été trop impatients. Donc même si on est en position favorable, on n'a encore rien accompli. La mission reste toujours la même, gagner quatre matches", a rappelé Klay Thompson.
"Nous avons deux opportunités pour être champions, mais on sait que ce sera très difficile. C'est pour ça que personne ne fait la fête dans le vestiaire", a abondé son entraîneur Steve Kerr lundi soir.
Côté Celtics, "la frustration prédominait un peu" après ce cinquième match perdu, dû autant à un trop plein d'erreurs et de maladresses en attaque qu'à un manque de gaz dans le dernier quart-temps. Mais pas l'abattement.
"Le message, c'est garder confiance, rentrer à la maison, se reposer et se préparer à revenir ici. La clé, c'est la régularité et la constance dans les efforts produits", a rappelé le coach Ime Udoka.
- "Garder la foi" -
Et à Jaylen Brown les mots forts: "Il faut garder la foi, elle doit être au niveau le plus élevé qui soit. On doit jouer comme un seul homme. Toute la saison, c'était un peu nous contre le reste du monde. Je ne vois pas de différence maintenant. J'attends avec impatience ce sixième match. C'est une question de survie. Nous devons l'aborder avec cette mentalité et jouer le basket des Celtics. Nous n'avons pas peur".
Nul doute que les fans de Boston, qui rêvent d'un 18e titre record et l'emportent au match des décibels dans cette série, pousseront fort derrière leur équipe.
Cet environnement hostile, au sein du TD Garden, va obliger les Warriors, en quête d'un septième titre au total (les deux premiers furent glanés avec Philadelphie en 1947 et 1956, le troisième avec Golden State en 1975), "à essayer de contenir nos émotions", a souligné Curry.
"Ça n'a pas besoin d'être parfait, il faut juste jouer le meilleur match de l'année, en termes d'intensité et de concentration", a ajouté le shooteur, bien déterminé à retrouver la mire derrière l'arc.
"Après un 0/9 à trois points comme ça, Stephen va être très remonté au prochain match. C'est tout ce dont on a besoin", se félicite d'avance son coéquipier Draymond Green.
A.M. de Leon--LGdM