JO-2024: suspicion de travail illégal sur un chantier, la Solideo porte plainte
La Solideo (société de livraison des ouvrages olympiques) a porté plainte et résilié le marché confié à une entreprise après un contrôle de l'Inspection du travail sur l'un des chantiers des Jeux olympiques de Paris-2024 ayant mis en lumière des faits de travail illégal, a-t-elle annoncé lundi.
Les faits ont été relevés lors d'un contrôle surprise de l'inspection du travail le 9 juin sur l'un des chantiers connexes au village des athlètes située sur la commune de Saint-Denis. "Nous avons été mis au courant le 16 juin et les faits apparaissent suffisamment étayés et graves", a expliqué à l'AFP le directeur général de la Solideo Nicolas Ferrand.
Il s'agirait "de moins d'une dizaine de travailleurs non déclarés", assure une source proche de l'entreprise.
"J'ai donc suspendu les travaux, résilié le marché de l'entreprise en question et porté plainte", a assuré Nicolas Ferrand assurant que cet incident allait entrainer "un retard de plusieurs semaines".
"Mais le respect du droit est plus important. Et nous allons bien évidemment rattraper ce retard", a-t-il assuré.
"Le message envoyé est un message fort. Ce n'est pas rien de résilier un marché. Et cela démontre que les contrôles fonctionnent", assure la source proche de l'entreprise.
La Solideo (4 milliards d'euros de budget dont 1,5 d'argent public) est chargée de construire ou de rénover des ouvrages pour les JO de Paris qui se tiendront à l'été 2024, qui vont du village des athlètes, en passant par la rénovation de gymnases ou des échangeurs ou ponts routiers, ce qui représente une soixantaine d'ouvrages.
Elle doit livrer le tout au plus tard le 31 décembre 2023.
En mars 2022, une dizaine de travailleurs sans-papiers avaient été recensés lors d'un autre contrôle de l'inspection du travail sur le chantier du village des athlètes. L'enquête avait été déclenchée suite à un signalement de la CGT, qui avait prévenu également Bernard Thibault, ex-secrétaire général de ce syndicat, qui siège au conseil d'administration de la Solideo.
Plus d'une centaine de contrôles ont été opérés depuis le lancement des chantiers des JO.
G.Montoya--LGdM