Natation: portés par Marchand, les Bleus emportés dans une spirale positive
Un an après avoir ramené une seule médaille des JO de Tokyo et à deux ans des Jeux de Paris, l'équipe de France de natation a connu un renouveau aux Mondiaux de Budapest, portée par une nouvelle vague incarnée par Léon Marchand.
Dans la capitale hongroise, les Bleus sont allés chercher huit médailles. Léon Marchand, 20 ans, en a décroché trois. Maxime Grousset, 23 ans, s'en est offert deux, tandis que Marie Wattel, 25 ans, Analia Pigrée, 20 ans et Mélanie Henique, 29 ans, en ont remporté une chacune.
Double champion du monde en quatre nages et médaillé d'argent en 200 m papillon, Marchand s'est imposé au cours de la semaine comme le nouveau phénomène de la natation française.
Sa médaille d'or décrochée magistralement dès le premier jour de compétition en 400 m quatre nages a impulsé un fol élan dans le camp de l'équipe de France, qui s'était massée en tribunes pour pousser de la voix son nouveau prodige.
"Ca nous donne vraiment de la force, on a envie de faire comme lui", avait alors déclaré Yohann Ndoye Brouard, 21 ans, qui a ensuite frôlé le podium en finale du 100 m dos.
- "Spirale positive" -
Cet élan s'est poursuivi dès le lendemain avec la médaille d'argent de Marie Wattel sur le 100 m papillon.
"Je sens qu'il y a une dynamique, on est dans une spirale positive", a estimé Marchand, qui suit depuis cette saison les conseils du coach américain Bob Bowman, l'ex-mentor de Michael Phelps. "Je pense c'est parce qu'on a commencé fort Marie et moi, et du coup tout le monde pense que chacun peut faire quelque chose dans chaque course."
Mais derrière la locomotive Léon Marchand, d'autres Bleus ont également confirmé les attentes placées en eux dans la Duna Arena de la capitale hongroise. Notamment Maxime Grousset, 23 ans, qui repart avec deux médailles, l'argent dans la course reine, le 100 m nage libre, et le bronze sur 50 m. Une performance qui lui permet de se projeter avec enthousiasme vers les JO de Paris.
"On verra jusqu'où le chemin me mène", a souri le Néo-Calédonien, qui constate un "renouveau" au sein du groupe France. "Il y avait une équipe qui était assez ancienne entre guillemets, et il y a beaucoup de jeunes très talentueux qui sont arrivés et qui donnent une espèce de fraîcheur (...) C'est énorme toutes les médailles qu'on fait. L'équipe de France a bien, bien évolué."
Au-delà des médailles, les Bleus ont disputé à Budapest seize finales dans les courses individuelles et trois en relais, record des Mondiaux de Shanghai en 2011 égalé.
- "Rester calme" -
Quelle évolution depuis les Jeux de Tokyo! Au Japon l'été dernier, seul le vétéran Florent Manaudou s'était hissé sur un podium, celui du 50 m nage libre (2e), et seuls Marchand, Grousset et Wattel avaient pris part à des finales individuelles.
Mais ces bons résultats, après plusieurs années moribondes, ne doivent pas faire plonger les Bleus dans l'euphorie, avertit le staff des Bleus.
"Quasiment tout a basculé du bon côté cette semaine. On a fait plusieurs médailles à un ou deux ou trois centièmes", a rappelé Denis Auguin, chef d'équipe de la délégation.
Selon lui, "il faut relativiser le niveau de ces Mondiaux", en raison de l'absence de nombreux nageurs internationaux. "Il n'y a pas les Russes, il y a des top nageurs qui ne sont pas là, il faut en être conscient", a-t-il affirmé.
"Pour moi, le bilan de médailles n'est pas très important pour le moment. Le bilan de médailles, on le fera à Paris. Ce qui est important, c'est de construire la possibilité d'être performant. C'est ce qu'on a fait", s'est-il félicité.
La préparation des JO, "on l'a un peu découpée comme un spectacle", a-t-il expliqué. "Cette année, c'était les répétitions. L'année prochaine, c'est la générale, etc."
"On peut dire qu'on est un peu en avance sur ce qu'on avait prévu mais il faut rester très calmes", a-t-il prévenu.
U.Romero--LGdM