Wimbledon: Djokovic, la 80e historique
Elle est un peu tirée par les cheveux, mais elle est historique: Novak Djokovic s'est offert lundi une difficile 80e victoire à Wimbledon qui en fait le seul joueur, hommes et femmes confondus, à avoir atteint cette barre dans les quatre tournois du Grand Chelem.
"Visons maintenant la 100e!", a lancé le N.3 mondial avant de quitter le Centre Court dont le toit avait été fermé en cette première journée du tournoi, perturbée par la pluie.
Le triple tenant du titre n'a plus perdu à Wimbledon depuis 2017, soit une série de 22 victoires consécutives. Mais pour son premier match officiel sur gazon depuis son 6e titre l'an dernier, le Serbe n'a pas fait que des bonnes choses face au Sud-coréen Soon-woo Kwon (81e) qu'il a battu 6-3, 3-6, 6-3, 6-4 en 2h27.
Heureusement, il a pu s'appuyer sur son service (15 aces pour 2 doubles fautes, 61% de premières balles passées et 86% de réussite après sa première balle).
"Je n'ai pas joué à mon meilleur niveau, mais j'ai réussi les bons coups aux bons moments. Et mon service m'a tiré d'affaire à des moments clés", a-t-il analysé en assurant "pouvoir faire mieux".
- Recul -
A 35 ans, Djokovic est en quête d'un septième titre sur le gazon londonien qui le rapprocherait à une longueur du record de 22 titres du Grand Chelem détenu par Rafael Nadal.
Il sait cependant qu'il reculera au classement ATP à l'issue du tournoi quel que soit son résultat puisqu'il perdra ses points de l'an dernier et que l'édition 2022 ne distribue aucun point sur décision de l'ATP (et de la WTA chez les dames) en réaction au refus des organisateurs d'accepter les joueurs russes (dont le N.1 mondial Daniil Medvedev) et bélarusses pour cause de guerre en Ukraine.
De son côté, Carlos Alcaraz (7e) s'est fait peur avant de finalement écarter l'Allemand Jan-Lennard Struff (155e) 4-6, 7-5, 4-6, 7-6 (7/3), 6-4.
L'an dernier, pour sa première participation au Majeur sur gazon, l'Espagnol avait bénéficié d'une wild card et avait été éliminé au 2e tour par Medvedev.
Cette fois, après un printemps exceptionnel qui l'a vu se transformer de joueur très prometteur à phénomène, il est attendu au tournant.
Attendu, le Polonais Hubert Hurkacz (10e) l'était aussi: l'humiliation infligée l'an dernier en quarts au maître des lieux Roger Federer, renvoyé aux vestiaires sur un 6-0 dans le troisième et dernier set et qui n'a plus joué depuis, en faisait un des outsiders de cette édition.
- "Leader" -
Mais l'Espagnol Alejandro Davidovich (37e), qui joue pour la deuxième fois de sa carrière à Wimbledon après une élimination au premier tour l'an dernier, a immédiatement mis un terme aux espoirs polonais en s'imposant 7-6 (7/4), 6-4, 5-7, 2-6, 7-6 (10/8).
Un autre outsider a quitté prématurément le tableau masculin: le Croate Marin Cilic, finaliste 2017, a déclaré forfait, après avoir été testé positif au Covid, a-t-il indiqué sur Instagram.
Dans le tableau féminin, la N.2 mondiale Ons Jabeur, qui avait renoncé sur blessure il y a quatre jours à sa demi-finale du double à Eastbourne qu'elle jouait en compagnie de Serena Williams, s'est tranquillement qualifiée.
La Tunisienne de 27 ans a dominé la Suédoise Mirjam Björklund (125e et issue des qualifications) 6-1, 6-3 en 53 minutes.
Eliminée dès le premier tour à Roland-Garros, elle a expliqué en souriant qu'elle "n'aimait pas faire la même erreur deux fois".
"J'ai beaucoup appris de ce premier tour à Roland-Garros. Je me sens plus prête", a-t-elle expliqué en soulignant que les deux matchs joués avec Serena Williams l'avaient aidée à améliorer son attitude sur un court.
"Je commence à me comporter en leader sur un court. J'essaye en tout cas", a-t-elle relevé.
Jabeur avait atteint les quarts de finale du Majeur sur gazon l'an dernier, égalant son meilleur résultat dans un tournoi du Grand Chelem obtenu en Australie en 2020.
Dans le clan français, Caroline Garcia (55e) s'est imposée au super tie break du set décisif face à l'invitée britannique Yuriko Miyazaki (204e) 4-6, 6-1, 7-6 (10/4), deux jours après avoir décroché sur le gazon de Bad Homburg son premier tournoi depuis 2019, le huitième de sa carrière.
Ca passe aussi pour Diane Parry, Adrian Mannarino, Ugo Humbert et Quentin Halys.
A.Gonzalez--LGdM