XV de France: le Japon avance masqué
Attention, risque de mauvaise surprise! Les Japonais ont disputé moins de dix matches depuis la fin du Mondial-2019 en raison de la pandémie, entretenant un peu plus le flou pour le XV de France avant leur double confrontation les 2 et 9 juillet.
Pour savoir à quoi s'attendre, difficile de piocher dans les archives: les Bleus n'ont affronté les Brave Blossoms qu'à quatre reprises, pour trois victoires (30-18 en 1973, 51-29 en 2003, 47-21 en 2011) avant un calamiteux match nul (23-23), lors de leur dernière opposition en novembre 2017 à la Paris-La Défense Arena.
Quasiment cinq ans plus tard, seuls Damian Penaud (Clermont) et Sekou Macalou (Stade français) sont encore là. Antoine Dupont ou Teddy Thomas, également présents lors du nul de Nanterre, ont été laissés au repos pour cette tournée estivale, la première en Asie pour les hommes de Fabien Galthié.
Depuis, les Japonais ont, eux, atteint les quarts de finale de la dernière Coupe du monde, disputée à domicile. Et puis... plus rien ou presque.
La pandémie n'a en effet laissé que des miettes au XV japonais: huit matches internationaux en deux ans et demi -contre 25 pour les Bleus dans le même temps- et seulement trois victoires face au Portugal (38-25) et l'Uruguay (34-15 et 43-7).
Ces deux derniers succès, juste avant de recevoir la France, ont néanmoins démontré que les Japonais n'avaient pas tout perdu pendant cette pause forcée.
- Rugby électrique -
Les hommes du sélectionneur néo-zélandais Jamie Joseph sont encore cette équipe au rugby électrique, fait de vitesse et de changement de rythme.
"L'un des plus grands défis auxquels j'ai été confronté depuis la Coupe du monde de 2019, comme beaucoup d'autres personnes dans le monde dans les équipes sportives, est la pandémie", a d'ailleurs récemment souligné le sélectionneur nippon.
"La première année (en 2020), nous n'avons pas joué, et l'année dernière, nous n'avons disputé que quelques matches. Et donc nous sommes clairement en retard en termes de développement", a ajouté Joseph.
Certes, les Blossoms ne sont pas redevenus cette équipe capable de surprendre l'Afrique du Sud (victoire 34-32) au Mondial-2015 ou d'accrocher l'Australie (défaite 32-23) et l'Ecosse (défaite 29-20) plus récemment. Mais ils ne sont pas non plus ces joueurs en errance, humiliés par l'Irlande (60-5) à l'automne.
Pour répondre à la vitesse japonaise, autant qu'à la combinaison chaleur/humidité qui aura forcément des effets sur les organismes, le staff a d'ailleurs privilégié "des joueurs plus mobiles, moins lourds", de l'aveu du directeur de la performance Thibault Giroud.
- L'inusable Shota Horie -
"Le Japon a beaucoup plus d'images de nos matches que nous d'eux", a expliqué de son côté le deuxième ligne Thomas Lavault.
"C'est une équipe qui met beaucoup de vitesse et de mouvement, qui est très structurée. Ils suivent leur plan de jeu, donc il faudra répondre dans l'engagement et dans le combat", a ajouté le Rochelais.
Pas question donc pour les Bleus, deuxièmes au classement mondial et vainqueurs du Tournoi des six nations 2022, de galvauder cette rencontre de l'autre côté du globe.
"Il y a quelques années, le Japon était un peu en dessous en terme de niveau. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Quand on regarde l'équipe du Japon que l'on affrontera le week-end prochain, elle nous inspire de la crainte. Et tant mieux parce que cela nous permet de mieux préparer cette tournée. On sait que notre adversaire sera à la hauteur", a d'ailleurs prévenu l'entraîneur des avants William Servat.
Et l'ancien talonneur sait de quoi il parle: il avait bataillé contre le Japon (47-21) lors du Mondial-2011. Présent alors dans le camp d'en face, Shota Horie, 36 ans aujourd'hui, pourrait bien défier les Bleus samedi lors du premier test.
S.Cisneros--LGdM