XV de France: comment les Bleus avaient préparé leur coup face au Japon
Volonté d'anticiper les conditions climatiques, de faire face au jeu rapide des Japonais, de limiter "l'état de siège"... Après la démonstration des Bleus face au Japon (42-23), le sélectionneur Fabien Galthié et son staff sont longuement revenus dimanche sur les raisons de ce succès.
. Les conditions climatiques anticipées
Avec 35 degrés et plus de 50% d'humidité, samedi à Toyota, il ne faisait pas un temps à mettre un rugbyman dehors. Les Bleus sont pourtant rentrés de l'étuve de Toyota avec une neuvième victoire de rang. Après avoir tenu en joue les Brave Blossoms (13-13 à la mi-temps), les Français ont accéléré, inscrivant quatre essais en seconde période. "Physiquement, il y a eu quelques minutes où on a eu besoin de souffler. Petit à petit, on a rectifié le tir. Plus le match avançait, plus ça nous a souri", a résumé Charles Ollivon. Les Bleus avaient d'ailleurs pas mal anticipé à Marcoussis, travaillant avec des tenues de compression, des lycras ou en effectuant des exercices dans leur "salle environnementale", qui permet de contrôler la chaleur et l'humidité.
. Limiter "l'état de siège'
Avant la rencontre, le staff avait fixé trois objectifs: "Espaces, énergie, en face". "En attaque, on cherche les espaces, en défense, on cherche à être en face et le plus important, c'est l'énergie, notre capacité à gérer l'énergie sur un match", a expliqué Galthié. Pour ça, il fallait "passer le moins de temps possible dans notre camp" et donc s'appuyer sur le jeu pied. "En zone de possession, quand on décide d'attaquer, c'est la règle +22-22+, c'est-à-dire ne pas tenir le ballon plus de 22 secondes dans la zone entre les deux 22. On cherche la fulgurance au pied ou à la main. Lorsqu'on attaque, l'attaque éclair est plus efficace que le siège", a précisé le sélectionneur.
. Rucks plus ou moins efficaces
Les Bleus ont gagnés sept ballons sur les rucks, dont cinq au centre du terrain, contestant 30 des 76 rucks de cette zone. "C'est trop. Un des points d'amélioration, c'est qu'on attaque trop de rucks. Et pas à bon escient. Ce qu'on sait très bien faire avec notre équipe qui a l'habitude de jouer ensemble. On sait quand il faut attaquer, quand il faut pas attaquer. On a des règles qui sont d'attaquer toujours le premier ballon mais on n'a pas les réflexes collectif ni la lecture collective", a nuancé Galthié. "Parfois, on a laissé de l'énergie et puis, surtout, on s'est éliminés en attaquant les rucks qui ne convenaient pas. Pour une petite moisson: cinq ballons, c'est pas mal mais ça ne valait pas le coup d'attaquer 30 rucks sur 76."
. Action, réaction
Avec un XV de départ jeune et inexpérimenté (15 sélections et un peu moins de 25 ans de moyenne), les Bleus avaient des airs juvéniles. Là aussi, c'était prévu: pour faire face aux conditions et au jeu japonais tout en vitesse, l'encadrement français avait opté pour des joueurs plus jeunes mais aussi plus mobiles. "C'est une équipe jeune donc on retient sa capacité à comprendre ce qu'il s'est passé en première période et à réagir. On a joué juste ensuite", a d'ailleurs expliqué Galthié après-coup. "Il a fallu arrêter d'observer et trouver ses repères, déclencher les premiers pas offensif et défensif", a ajouté le sélectionneur.
. La vitesse au coeur
Face à des Japonais aussi vifs que joueurs, le staff des Bleus avait anticipé. Il a eu raison: selon les données françaises, "c'est un des matches les plus rapides qu'on ait eu à jouer", a d'ailleurs indiqué Galthié. "C'est lié à la dimension du terrain. Plus le terrain est grand, plus le jeu va vite." Les Français s'en sont donnés à coeur joie, avec une moyenne de 123 mètres de gagnés par minute.
R.Andazola--LGdM