Tour de France: Pinot, encore raté
Présent dans l'échappée, Thibaut Pinot n'a pas réussi à concrétiser samedi à Mende. Après quatorze étapes, les Français continuent à courir derrière leur première victoire dans le Tour de France.
La dernière montée, très raide, baptisée en l'honneur de Laurent Jalabert qui y avait écrit la légende le 14 juillet 1995, présentait un terrain favorable au grimpeur franc-comtois, à la recherche d'une quatrième victoire sur le Tour.
Parti à l'avant dans l'échappée du jour, il a pu y croire au pied des trois kilomètres d’ascension menant à l'aérodrome. Las, il n'avait "pas les jambes" pour monter plus vite et n'a pas pu faire mieux que troisième de l'étape derrière l'Australien Michael Matthews et l'Italien Alberto Bettiol.
"Je fais avec les moyens que j'ai. Par rapport à mes données de puissance, je sais que je ne suis pas au top. Je suis très déçu", a déclaré à l'arrivée Pinot, 32 ans, touché par le Covid-19 juste avant le départ de la Grande Boucle.
Le grimpeur de la Groupama-FDJ était passé tout près d'une victoire dimanche dernier à Châtel, terminant à la 4e place à l'issue d'une vaine course-poursuite derrière le Luxembourgeois Bob Jungels.
Pas de psychodrame cette fois comme en 2015 où, sur le même aérodrome de Mende, Thibaut Pinot et Romain Bardet s'étaient fait griller la politesse par Stephen Cummings. Mais une nouvelle déception quand même pour le camp français qui n'arrive pas à débloquer son compteur sur ce Tour.
- "Il faut un peu de tout" -
La faute à un contexte international de plus en plus relevé avec les meilleurs coureurs du monde qui déboulent morts de faim pour épingler à leur tableau de chasse un succès sur la course la plus prestigieuse de l'année.
"Sur le Tour, toutes les étapes sont bonnes à prendre, donc dans toutes les échappées il y a des très costauds comme aujourd'hui Matthews", a souligné Franck Bonnamour (B&B Hotels), bon 15e samedi.
"Pour gagner sur le Tour, il faut un peu de réussite, un peu de chance, un peu de jambes, un peu de tout. Il faut avoir les bons éléments avec soi", a commenté Pinot qui a promis néanmoins de "réessayer".
L'absence de Julian Alaphilippe prive aussi les Bleus d'un atout de choix. Le double champion du monde avait levé les bras dès l'une des trois premières étapes lors des trois dernières éditions. Arnaud Démare, un des meilleurs sprinteurs au monde, manque aussi à l'appel, non retenu par son équipe, la Groupama-FDJ.
- Gaudu reprend confiance -
Deux fois seulement dans toute l'histoire du Tour, en 1926 et 1999, la France a fini la Grande Boucle sans aucune victoire.
Il reste sept étapes pour éviter le zéro pointé. Si plusieurs coureurs comme Warren Barguil ou Guillaume Martin sont déjà rentrés à la maison à cause d'un test positif au coronavirus, Romain Bardet (4e au général) et David Gaudu (8e) repartiront à la chasse la semaine prochaine dans les Pyrénées où ils voudront aussi défendre leur place dans le Top 10.
Gaudu, désigné leader de la Groupama-FDJ avant le Tour à la place de Pinot, attend même ça avec impatience car la forme est là. "J'ai rarement eu des jambes comme ça sur (une course de) trois semaines", a-t-il même déclaré.
A l'Alpe d'Huez, il avait regretté de ne pas avoir osé se livrer davantage par "manque de confiance". Cette fois, il a "lâché les chevaux" dans la montée finale, arrivant juste derrière les épouvantails Pogacar et Vingegaard.
Moins à l'aise samedi, Romain Bardet (DSM) mise lui aussi sur les Pyrénées pour tenter de gagner une étape. En 2016, il avait fallu patienter jusqu'à la 19e étape pour voir un Français s'imposer enfin. Et c'était lui justement qui avait soulagé la nation, à Saint-Gervais Mont-Blanc.
R.Espinoza--LGdM