Voile: la justice donne raison à Gabart qui peut disputer la Route du Rhum
Le navigateur François Gabart et le groupe Kresk, propriétaire du bateau SVR-Lazartigue, ont obtenu gain de cause devant la justice dans le conflit les opposant à la classe Ultim, dont ils dépendent pour participer à la Route du Rhum, ont-ils annoncé jeudi.
La décision, qui a été rendue jeudi à la suite d'une audience tenue en référé le 23 juin à Paris, s'est portée sur la forme, à savoir un protocole d'accord passé entre Gabart/Kresk et la classe Ultim à propos du conflit à résoudre, que les premiers ont dénoncé, et non pas sur le fond, c'est-à-dire sur la conformité ou non du maxi-trimaran volant.
La requête en justice concernait la date butoir fixée entre les deux parties pour trouver une issue à leur différend, arrêtée au 4 mars dernier.
Selon le clan Gabart/Kresk, si la classe n'obtenait pas des réponses à ses questions avant le 4 mars, "la classe nous permettait de participer à la Route du Rhum. Le 7 mars est la date à laquelle l’avis a été publié sur le site de l’organe qui a été consulté", avait-on défendu côté Gabart.
La décision permet donc à Gabart de se présenter sur la ligne de départ de la Route du Rhum, course transatlantique en solitaire qui partira le 6 novembre de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).
Le litige entre Gabart, détenteur du record du tour du monde en solitaire, et la classe Ultim 32/23, qui édite et gère les règles pour les maxi-trimarans de 32 m de long maximum, a débuté en septembre dernier.
Il concerne la règle 3.11 de la Fédération internationale de voile (World Sailing) qui prévoit que les winches (postes de manœuvres) ne doivent pas être situés sous le pont d'un bateau (pour éviter tout danger). Selon la classe, le voilier de Gabart déroge à cette règle.
La définition de ce qu'est un "pont" est soumise à interprétation et c'est cette interprétation qu'a demandée la classe auprès de la Fédération internationale dans le cadre du protocole d'accord et qui n'a pas été rendue dans le temps imparti du 4 mars plaidait le camp Gabart/Kresk.
La classe Ultim, à qui 18 millions d'euros de dommages et intérêts ont été réclamés par Gabart/Ktresk, peut faire appel.
L.A. Beltran--LGdM