Tour de France: mention assez bien pour les tricolores
Un succès d'étape et deux coureurs dans les sept premiers: le cyclisme français, privé de son champion du monde Julian Alaphilippe, a mérité la mention assez bien pour son bilan du Tour de France, à la hausse par rapport à l'année passée.
Même si l'appartenance à une équipe pèse plus lourdement que la seule nationalité dans le cyclisme, les supporters des "Bleus" ont des raisons de se satisfaire de la progression de David Gaudu, quatrième au classement final. Le Breton de l'équipe Groupama-FDJ a obtenu le meilleur résultat au classement final depuis la troisième place de Romain Bardet en 2017.
Dans les quatre éditions précédentes, seul Alaphilippe avait intégré le top 5 sur les Champs-Élysées (en 2019). C'est dire la qualité de la performance de Gaudu, aidé par Valentin Madouas, lieutenant de luxe onzième au général, et un groupe pourtant privé du champion de France du contre-la-montre Bruno Armirail, évincé de la sélection malgré ses liens avec le leader et son dévouement passé.
"On a vu du bon Gaudu et les autres ont été au niveau, a estimé Marc Madiot, le patron de l'équipe. On a fait du bon boulot. Pas mal pour une petite équipe française !"
Si elle avait approché le Graal en 2019 avec Thibaut Pinot, jusqu'à son abandon à deux jours de l'arrivée, sa formation n'avait plus obtenu un résultat de ce niveau depuis la place sur le podium décrochée par le Franc-Comtois en 2014 (troisième). Huit ans plus tard, Pinot a laissé les responsabilités à son cadet qui, à 25 ans, s'améliore encore et toujours.
"On va avoir un grand David Gaudu dans les prochaines éditions du Tour, parie Valentin Madouas, son grand copain. Je pense qu'il s'est épaté lui-même, il va sortir mûri de ce Tour de France et revoir ses objectifs à la hausse."
- Laporte s'ouvre enfin -
En 2014, Romain Bardet avait pris la sixième place avant d'accéder à deux reprises au podium. L'Auvergnat, qui a pour atouts naturels la constance et la régularité, termine le Tour de France à la septième place. Son cinquième meilleur résultat en neuf participations.
"J'ai fait ce que j'ai pu avec mes moyens", a-t-il affirmé, tout en rappelant ne "pas avoir suivi une préparation idéale" en raison de son abandon au Giro, son premier objectif de la saison. Mais, sa troisième place au sommet du Granon confirme le haut niveau du coureur de Brioude, bientôt âgé de 32 ans.
Sera-ce suffisant pour l'inciter à revenir plus souvent tenter sa chance dans les grandes courses d'un jour ? Sous réserve, évidemment, de l'accord de l'équipe DSM, qui lui avait fermé la porte des JO de Tokyo l'été dernier. Le Néerlandais Bauke Mollema, vainqueur magistral du Tour de Lombardie 2019, représente un exemple si l'Auvergnat entend donner une nouvelle orientation à sa carrière.
Faute de Julian Alaphilippe et d'Arnaud Démare, deux des coureurs français les plus prolifiques en terme de bouquets, le nombre de succès d'étapes est resté modeste. Seul Christophe Laporte a levé les bras sur la ligne, à Cahors. Encore sa victoire doit-elle beaucoup à son équipe Jumbo, "à 100 %" de l'avis du Varois, qui n'avait jamais connu pareille satisfaction dans le Tour.
L'année passée, Alaphilippe avait scoré d'entrée pour l'unique victoire française. Laporte a fait de même, mais cette fois en fin de Tour. Pour sauver symboliquement l'honneur du pavillon bleu-blanc-rouge.
X.Quintero--LGdM