Euro d'aviron: avec l'argent Bové et Tarantola rêvent plus grand
Rapprochées, médiatisées et sponsorisées, Claire Bové et Laura Tarantola ont changé de dimension depuis leur médaille en aviron au Japon. Les rameuses vice-championnes olympiques croient "plus que jamais" à la possibilité d'un titre européen à Munich dimanche.
"Comme toujours, l'objectif sera de gagner mais là on y croit plus que jamais", livre Laura Tarantola, moitié du deux de couple poids légers français.
"Entre les JO et l'étape de Coupe du monde de Lucerne, ça fait deux fois que nous sommes deuxièmes et à un rien de gagner, rappelle la Haut-Savoyarde de 28 ans. Avant nous nous battions pour des podiums maintenant pour la victoire."
Pour leur première régate dans leur catégorie poids-légers il y a un mois en Suisse sur le Rotsee, le duo s'est classé deuxième après un mano a mano avec l'équipage britannique, devançant notamment les championnes olympiques italiennes, troisièmes.
"C'était une bonne reprise et prometteuse pour la suite", espère Claire Bové. À Munich, elles ont dû passer par un repêchage pour se hisser en finale où seulement deux bâteaux sortaient directement des qualifications.
Leur temps fulgurant samedi, dix secondes plus rapide que n'importe quel autre équipage, a confirmé qu'elles seraient à la lutte dimanche pour le titre continental. Cette première victoire dans un grand championnat espérée par le duo aurait un écho amplifié par la dimension multisports de ces Championnats d'Europe.
"Je pense qu'il y aura plus de retentissement s'il se passe quelque chose maintenant qu'aux Mondiaux (du 18 au 25 septembre en République Tchèque, ndlr)", confirme Claire Bové.
"Et dans notre catégorie, le niveau européen est très, très relevé, appuie sa compère. En finale aux Jeux, il n'y avait quasiment que des Européennes (cinq embarcations sur six, ndlr)."
En matière de médiatisation, le binôme est paré après le tourbillon post-olympique. "Ça resserre énormément les liens. Nous sommes passées de coéquipières à vraiment amies pendant cette période", témoigne Claire Bové.
- "Plein la face" -
"Nous faisons un sport un peu confidentiel et du jour au lendemain, nous en avons pris plein la face mais dans le bon sens du terme", décrit sa désormais amie.
Sa partenaire a par exemple signé un contrat inattendu avec le joaillier Mauboussin. L'apprentie égérie croise désormais des affiches à son effigie sur les abribus.
"Il faut savoir surfer sur la vague médiatique pour aller toquer aux bonnes portes et les faire s'ouvrir", explique la rameuse yvelinoise.
"Ça ne se bouscule pas non plus pour nous proposer des contrats", relativise Laura Tarantola, en partenariat avec la SNCF depuis 2019. "Nous ne faisons pas de l'aviron pour ça mais ça nous permet d'être un peu plus indépendantes et de progressivement commencer à vivre de notre passion."
Surtout, le deux de couple poids légers est une catégorie très concurrentielle où les écarts sont minuscules. Une seconde séparait les médaillées d'or des cinquièmes à Tokyo, au bout de près de sept minutes d'effort.
"Nos meilleures adversaires sont toutes complètement professionnelles, rappelle Laura Tarantola, à deux ans de Paris-2024. Elles n'ont pas d'autres choses à gérer à côté."
Y.Suarez--LGdM