Mondial de volley: Toniutti, capitaine enfin à la barre ?
Passé numéro 2 dans la hiérarchie des passeurs, le capitaine de l'équipe de France de volley Benjamin Toniutti pourrait profiter du dernier match de poules du Mondial, mardi face au Cameroun à Ljubljana, pour retrouver un peu de temps de jeu et de rythme.
Il l'espère du moins, après avoir regardé du banc les Bleus battre l'Allemagne (3-0) en ouverture avant de se contenter de deux petites entrées en jeu dimanche contre la Slovénie (3-2), dans les troisième et quatrième sets, au relais d'Antoine Brizard.
"Bien sûr que personnellement j'ai envie de prendre un peu de rythme. Je suis à disposition de l’équipe, j'essaie de faire le maximum. Hier (dimanche) j'ai essayé de donner un peu d’énergie quand on était derrière" déclare-t-il à l'AFP.
"C’est important de donner ce qu'on a à donner quand on est sur le terrain, et de se donner à fond pour montrer que le groupe est uni. Hier l'entrée de Kévin a été décisive, il faut que ce soit comme ça jusqu'à la fin de la compétition", ajoute-t-il, en référence à la performance de Kévin Tillie, décisif au poste de réceptionneur-attaquant dans la quatrième manche notamment.
Toniutti, 32 ans, aura-t-il l'occasion de se montrer autant mardi face aux Camerounais ? "Il faudra aussi donner du rythme à ceux qui en ont moins" lors de ce premier tour, avait dit avant de décoller pour la Slovénie le sélectionneur Andrea Giani, qui a un peu plus installé Brizard aux commandes depuis son arrivée cet été.
L'Italien, qui ne voit "aucun problème" à ce que son capitaine joue moins, devra cependant aussi composer avec la nécessité de laisser le minimum de points possibles aux Camerounais en vue des huitièmes de finale, puisque les affiches seront déterminées en fonction du classement général à l'issue des poules (1er contre 16e, 2e contre 15e etc).
"C'est Andrea qui fera ses choix. J'essaie de donner le maximum dans la vie de groupe, l’entraînement, la relation avec Antoine", souligne Toniutti.
- Toniutti "le +fourbos+" -
Brizard, de près de cinq ans son cadet, a pris la main au cours des Jeux olympiques de Tokyo l'été dernier, dont les Bleus sont revenus parés d'or.
"En ce moment, je joue un peu plus, mais je sais que ça peut être lui. On fonctionne très bien ensemble depuis cinq ans, on a toujours eu énormément de respect l'un pour l'autre. Tant qu'on gagne, on sera très content tous les deux", commentait avant la compétition Brizard.
Plus grand de près de 15 cm (1,96 m contre 1,83 m), il a un style de jeu en conséquence beaucoup plus physique, capable de faire des aces au service et d'attaquer en première main. Comme en finale des Jeux avec sa petite claquette offrant la balle de match à la France.
"+Totti+ (le surnom de Toniutti NDLR) a un jeu un peu plus créatif, on l'appelle le +fourbos+ parce qu'il est un peu fourbe dans ses choix, un peu chambreur, un peu taquin", décrypte le réceptionneur-attaquant Trévor Clévenot.
"+Totti+ est très +tactique+ et super important dans son rôle de capitaine, pour le travail global de l'équipe", abonde le libéro Jenia Grebennikov, pour qui la France a "deux passeurs de haut niveau, peut-être comme aucune autre équipe".
Elle en aura sans doute besoin pour décrocher le 11 septembre le titre de champion du monde, le seul qui manque à son palmarès.
L.Navarro--LGdM