La Gaceta De Mexico - Mondial: Messi et l'Argentine s'ensablent d'entrée, Ronaldo sans club

Mondial: Messi et l'Argentine s'ensablent d'entrée, Ronaldo sans club
Mondial: Messi et l'Argentine s'ensablent d'entrée, Ronaldo sans club / Photo: © AFP

Mondial: Messi et l'Argentine s'ensablent d'entrée, Ronaldo sans club

Déboussolés, les Argentins et leur guide Lionel Messi se sont égarés mardi dans le désert qatari avec une invraisemblable défaite inaugurale contre l'Arabie saoudite (2-1). Une première sensation au Mondial-2022, et un avertissement sérieux pour les favoris, comme la France, opposée à l'Australie en soirée.

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Et comme ce n'était décidément pas la journée des Ballons d'Or, Cristiano Ronaldo n'a plus de club après la résiliation à l'amiable de son contrat avec Manchester United...

Après avoir dominé le monde du ballon rond pendant une décennie, voilà Messi et Ronaldo brutalement ramenés sur terre, en particulier l'Argentin, vaincu, et de fort belle manière, par les modestes "Faucons verts" saoudiens, 51e nation mondiale.

Cela contrarie l'entrée en matière de l'Albiceleste, victorieuse de la Copa America 2021 et arrivée à Doha avec une solide étiquette de favorite au sacre.

Ce revers inattendu, qui va contraindre l'Argentine à cravacher dans le groupe C, met aussi fin à sa série d'invincibilité après 36 matches, stoppée à une longueur seulement du record de l'Italie championne d'Europe (2018-2021).

Pourtant, Messi (35 ans) avait mis son équipe sur de bons rails en inscrivant rapidement un penalty (10e). Mais Saleh al-Shehri (48e) et surtout Salem al-Dawsari (53e) ont déjoué tous les pronostics, avant que la cohésion collective et la résistance héroïque des Saoudiens n'écœure l'Argentine.

- Les Saoudiens vers les huitièmes ? -

L'Arabie saoudite trône en tête de la poule C devant le Mexique et la Pologne, qui se sont neutralisés (0-0) en début de soirée, avec un penalty manqué par le Polonais Robert Lewandowski.

Dans une Coupe du monde que les autorités qataries ont volontiers présentée comme celle de tout le monde arabe, les Saoudiens peuvent déjà rêver d'atteindre les huitièmes, comme en 1994 aux États-Unis. "Après cette victoire, il est interdit de ne pas se qualifier", a résumé Saleh Al-Shehri au micro de beIN Sports.

Cette première sensation du tournoi a de quoi refroidir les autres favoris, pas à l'abri d'une sortie de route dans ce Mondial atypique, programmé pour la première fois en fin d'année civile, interrompant la saison des clubs européens.

Avant les entrées en lice de l'Allemagne et l'Espagne mercredi, puis du Brésil et du Portugal jeudi, le football mondial a aussi appris mardi le départ de Manchester United de la star portugaise Cristiano Ronaldo (37 ans) par "consentement mutuel".

L'attaquant, présent à Doha pour guider le Portugal dans le groupe H, avait fait les gros titres ces derniers jours en accusant le club anglais, où il était mis sur la touche, de l'avoir "trahi".

Ce dénouement, même attendu, laisse "CR7" sans club et interroge sur la suite de sa carrière, car ses émoluments XXL et son égo immense ne s'accommodent pas des clubs de milieu de tableau. Dans quel état d'esprit sera Ronaldo pour affronter le Ghana jeudi ?

En attendant, place à d'autres stars, les Français champions du monde en titre et leur attaquant Kylian Mbappé, face à l'Australie (20h00 à Paris).

La pression est énorme sur les épaules des Bleus, redoutable machine à gagner il y a quatre ans, enrayée par plusieurs grains de sable depuis de longues semaines. Il y a eu un Euro manqué en 2021, des derniers résultats décevants et une pelletée de blessés, de Paul Pogba à Karim Benzema.

Dans l'autre match du groupe D, le Danemark, pourtant favori, n'a pu faire mieux qu'un nul sans but contre la Tunisie.

- L'arc-en-ciel fait polémique -

Depuis la seconde guerre mondiale, seul le Brésil du "Roi" Pelé, couronné en 1958, a réussi à se maintenir sur le trône quatre ans plus tard.

Aux Bleus de donner le ton du tournoi en matière sportive, ce qu'ils n'ont pas forcément fait hors des terrains, en renonçant à arborer un brassard coloré en faveur de l'inclusion et de la diversité, une initiative de plusieurs sélections européennes finalement étouffée par la Fifa.

Cette question des couleurs arc-en-ciel symboles de la communauté LGBT+ cristallise d'ailleurs les conflits de valeurs autour du Mondial-2022, dans un Qatar au cœur de l'attention planétaire, soucieux de montrer son hospitalité, mais où les relations homosexuelles sont un délit.

Officiellement, "tout le monde est le bienvenu", martèlent l'instance du football et les autorités qataries, assurant pouvoir garantir la sécurité de chaque visiteur "sans discrimination", alors que le petit émirat réprime les relations sexuelles hors mariage, notamment entre personnes de même sexe.

Mais la consigne a visiblement du mal à passer, plusieurs spectateurs ayant reçu l'ordre d'ôter des vêtements et chapeaux aux couleurs arc-en-ciel lors des contrôles de sécurité lundi soir avant la rencontre entre les États-Unis et le pays de Galles (1-1).

G.Montoya--LGdM